La musique a tenu une place importante dans ma vie : étude, pratique instrumentale, allant jusqu’à en vivre de diverses manières. Les pages qui suivent me permettent de mettre à disposition des lecteurs un ensemble d’analyses issues de cette expérience, et surtout de liens qui permettront peut-être à certains de gagner du temps. Dans ce domaine les apparences sont trompeuses, et la quête de la vérité (différente pour chacun) est souvent parsemée d’obstacles et de pièges.
Musiques et documents sonores
Quel sens donner à ces pages ?
Il existe, dans le domaine de la musique plus qu'ailleurs, une ségrégation extrêmement dure, un formatage terrifiant qui ne laisse filtrer dans les médias que quelques minces filets sonores, dans des espaces eux-mêmes très cloisonnés : la musique que vous entendez en « boites de nuit » est spécifique et ne se retrouve guère en dehors (sauf peut-être dans le domaine du tuning automobile !). Celle des techno-parades tout autant (et n'est pas la même que la précédente !). Il y a une musique de la bande FM, qu'on n'entend que là, qui se recoupe incomplètement avec l'offre en CDs des rayons de supermarchés. Dans ces deux cas le « classique » est, au mieux, une suite d'extraits clinquants sans aucune logique stylistique ni historique, au pire un travestissement lamentable en réécriture de soupe pour ascenseur. Et ne parlons pas des tubes entièrement fabriqués par les ordinateurs avec AutoTune ou Melodyne, quand pas issus de scandales à la Milli Vanili ou Plastic Bertrand. On en est rendus, hélas, à l'ère du bling-bling, de la falsification, et du « music-business ».

Alors que la musique a aussi une histoire et une géographie
Pour faire court : le quart de l'humanité (actuellement la Chine) crée, écoute et apprécie une musique dont vous ne connaissez absolument rien. Ajoutez le sous-continent indien, l'essentiel de l'Afrique et de l'Amérique du Sud et on se retrouve déjà, géographiquement, avec moins de 10 % de la population mondiale proche de ce à quoi vous avez accès.
Et dans le temps, alors que pendant mille ans, en Europe, la musique s'est quasiment résumée au plain-chant et à l'homophonie et que le développement de la polyphonie s'est déroulé sur plusieurs centaines d'années…
...on ne vous donne accès, dans le meilleur des cas (d'émissions rétrospectives !) qu'à soixante ans d'un genre bien spécifique : disons la variété (en lui agrégeant le rock et la pop). Au passage on pourrait trouver, du coup, ce nom de variétés bien mal choisi !
Résultat des courses ? Si, des 10 % géographiques restant accessibles, on retranche tout ce qui est laissé de côté dans le passé et dans la diversité des genres musicaux ? N'essayons même pas de donner un pourcentage. Ce serait pathétique.
Mais pas incompréhensible : car là encore la logique de l'argent et du pouvoir (et des obstacles à l’acquisition de la connaissance) joue pleinement son rôle. Contrarions-le. Et invitons-nous à considérer l'ampleur considérable (et pour l'essentiel largement méconnue) du « portail » Wikipédia consacré aux musiques du monde.
Pour faire court : le quart de l'humanité (actuellement la Chine) crée, écoute et apprécie une musique dont vous ne connaissez absolument rien. Ajoutez le sous-continent indien, l'essentiel de l'Afrique et de l'Amérique du Sud et on se retrouve déjà, géographiquement, avec moins de 10 % de la population mondiale proche de ce à quoi vous avez accès.

...on ne vous donne accès, dans le meilleur des cas (d'émissions rétrospectives !) qu'à soixante ans d'un genre bien spécifique : disons la variété (en lui agrégeant le rock et la pop). Au passage on pourrait trouver, du coup, ce nom de variétés bien mal choisi !
Résultat des courses ? Si, des 10 % géographiques restant accessibles, on retranche tout ce qui est laissé de côté dans le passé et dans la diversité des genres musicaux ? N'essayons même pas de donner un pourcentage. Ce serait pathétique.
Mais pas incompréhensible : car là encore la logique de l'argent et du pouvoir (et des obstacles à l’acquisition de la connaissance) joue pleinement son rôle. Contrarions-le. Et invitons-nous à considérer l'ampleur considérable (et pour l'essentiel largement méconnue) du « portail » Wikipédia consacré aux musiques du monde.
« Moi, j'aime toutes les musiques ! » veut dire en général : parmi celles qui vous sont accessibles dans le cadre étroit des médias de forte diffusion.
Il serait facile de proposer une liste de dix morceaux piochés au hasard dans les pages qui suivent pour démontrer le contraire !
Gardez-vous de mépriser ce que vous ne connaissez pas et qui peut s'avérer important pour les autres à des tas de titres.
Il serait facile de proposer une liste de dix morceaux piochés au hasard dans les pages qui suivent pour démontrer le contraire !
Gardez-vous de mépriser ce que vous ne connaissez pas et qui peut s'avérer important pour les autres à des tas de titres.

Un divorce populaire datant du milieu des années 80
Jusqu'à cette date (disons 1983-1984, correspondant aux débuts du numérique en production musicale) l'amateur, le musicien débutant (chanteur ou instrumentiste) pouvait envisager de reproduire modestement chez lui ce qu'il entendait à la radio ou voyait à la télé (ou achetait sous forme de disques). Que ce soit sous la douche ou avec des copains dans le garage, sur sa guitare sèche ou avec le cornet à pistons du grand-père.
Brutalement les effets sonores, les instruments, la réalisation technique des musiques est devenue à la fois sophistiquée et définitivement inaccessible au quidam moyen. Une partie de la scène rock s'en est sortie (en se fossilisant) accompagnée par des mouvements comme le rap et le slam tentant de se ré-approprier une expression personnelle et populaire. Point.
Parallèlement les écoles de musique, les chorales, les harmonies municipales, les formations classiques voire folkloriques ont continué de se développer en France et ailleurs sans plus aucun lien avec la population autrement qu'à travers des manifestations publiques (rarement de grande audience, plutôt provinciales). Essayez de vous souvenir de la dernière fois où vous avez entendu une chorale à la télé ! À supposer qu'elle sorte un disque, l'écouteriez-vous sur votre baladeur ?
Que vous est-il proposé comme activité de loisirs ? Apprendre un instrument ? Pour jouer quoi ? Y passer des années d'études ingrates ? Il suffit de voir le déclin des ventes de partitions et d'instruments !
Ce sera donc de l'Air Guitar, du jeu style Guitar Hero, du karaoke, des flash mobs ou autres harlem shakes, et plus généralement des tentatives d'imitation des aspects les plus anti-musicaux qui soient dans le spectacle : les chorégraphies, l'apparence vestimentaire, (le look), le jeu de scène extraverti, l'identification à l'idole, la performance physique extrême (parfois vocale ? Plus du domaine du livre des records que de l'art musical). Abstenons-nous de citer les émissions télés correspondantes.
Jusqu'à cette date (disons 1983-1984, correspondant aux débuts du numérique en production musicale) l'amateur, le musicien débutant (chanteur ou instrumentiste) pouvait envisager de reproduire modestement chez lui ce qu'il entendait à la radio ou voyait à la télé (ou achetait sous forme de disques). Que ce soit sous la douche ou avec des copains dans le garage, sur sa guitare sèche ou avec le cornet à pistons du grand-père.
Brutalement les effets sonores, les instruments, la réalisation technique des musiques est devenue à la fois sophistiquée et définitivement inaccessible au quidam moyen. Une partie de la scène rock s'en est sortie (en se fossilisant) accompagnée par des mouvements comme le rap et le slam tentant de se ré-approprier une expression personnelle et populaire. Point.
Parallèlement les écoles de musique, les chorales, les harmonies municipales, les formations classiques voire folkloriques ont continué de se développer en France et ailleurs sans plus aucun lien avec la population autrement qu'à travers des manifestations publiques (rarement de grande audience, plutôt provinciales). Essayez de vous souvenir de la dernière fois où vous avez entendu une chorale à la télé ! À supposer qu'elle sorte un disque, l'écouteriez-vous sur votre baladeur ?
Que vous est-il proposé comme activité de loisirs ? Apprendre un instrument ? Pour jouer quoi ? Y passer des années d'études ingrates ? Il suffit de voir le déclin des ventes de partitions et d'instruments !

Tout cela faisant principalement appel à la vue quand la musique devrait surtout pouvoir s'apprécier les yeux fermés...
Des pistes à explorer
Ces pages essaient de vous proposer non seulement un maximum de documents méconnus, mais aussi une logique de classement de ces documents permettant d'initier des démarches d'exploration dans tous les domaines de l'audio. Le but rechercher est de permettre une ré-appropriation par le plus grand nombre de son histoire musicale et sonore à travers un art majeur, et éventuellement l'acquisition de moyens d'autonomie pour réconcilier la musique vivante et « les gens » car paradoxalement les solutions pour y arriver n'ont jamais été autant démocratisées qu'elles le sont aujourd'hui à travers — entre autres — les développements de l'informatique personnelle.
Il n'y a pas vraiment d'opposition entre musiques savantes et populaires
D'abord parce que pendant longtemps et encore aujourd'hui dans de nombreux pays, la musique a une fonction bien définie (parfois liée à la religion) et que sa transmission ne se fait que dans un cadre précis.
Les règles qui fondent notre analyse « occidentale » de la musique ne sont pas universelles, mais elles peuvent aider à en comprendre une bonne partie
Les ignorer revient à réinventer éternellement la roue. Les connaître, ne serait-ce que superficiellement, permet d'accéder à un plaisir artistique de plus en plus vaste et diversifié.
La réappropriation d'une grille de décodage, de critères de choix, d'une connaissance de ce qui existe ailleurs ou a existé avant peut déboucher sur de très nombreuses options
La connaissance n'est jamais nocive et n'impose aucune démarche précise. Dans le meilleur des cas elle pourra lever une inhibition, libérer les ambitions et la créativité, ce qui serait le but recherché.
Se sentir libre de se lancer dans une recherche de type mélomane, dans une démarche de réalisation ou d'exécution (vocale ou instrumentale), dans une volonté de création ou composition, pourquoi pas ? Certains domaines (certains instruments) sont plus faciles d'accès que d'autres, certaines techniques aussi. On va en proposer quelques exemples dans les pages qui suivent.
Ces pages essaient de vous proposer non seulement un maximum de documents méconnus, mais aussi une logique de classement de ces documents permettant d'initier des démarches d'exploration dans tous les domaines de l'audio. Le but rechercher est de permettre une ré-appropriation par le plus grand nombre de son histoire musicale et sonore à travers un art majeur, et éventuellement l'acquisition de moyens d'autonomie pour réconcilier la musique vivante et « les gens » car paradoxalement les solutions pour y arriver n'ont jamais été autant démocratisées qu'elles le sont aujourd'hui à travers — entre autres — les développements de l'informatique personnelle.
Il n'y a pas vraiment d'opposition entre musiques savantes et populaires
D'abord parce que pendant longtemps et encore aujourd'hui dans de nombreux pays, la musique a une fonction bien définie (parfois liée à la religion) et que sa transmission ne se fait que dans un cadre précis.
Les règles qui fondent notre analyse « occidentale » de la musique ne sont pas universelles, mais elles peuvent aider à en comprendre une bonne partie
Les ignorer revient à réinventer éternellement la roue. Les connaître, ne serait-ce que superficiellement, permet d'accéder à un plaisir artistique de plus en plus vaste et diversifié.
La réappropriation d'une grille de décodage, de critères de choix, d'une connaissance de ce qui existe ailleurs ou a existé avant peut déboucher sur de très nombreuses options
La connaissance n'est jamais nocive et n'impose aucune démarche précise. Dans le meilleur des cas elle pourra lever une inhibition, libérer les ambitions et la créativité, ce qui serait le but recherché.
Se sentir libre de se lancer dans une recherche de type mélomane, dans une démarche de réalisation ou d'exécution (vocale ou instrumentale), dans une volonté de création ou composition, pourquoi pas ? Certains domaines (certains instruments) sont plus faciles d'accès que d'autres, certaines techniques aussi. On va en proposer quelques exemples dans les pages qui suivent.
On ne peut pas désapprendre ce qu'on a appris. Être informé, par exemple, du fait que son morceau préféré n'est qu'un honteux plagiat n'interdit pas de continuer à l'aimer, mais ne permettra plus d'ignorer l'existence de l'original.