Musiques - Instruments de musique
J'ai choisi de parler dans cette page et les suivantes surtout de ce que je connais, donc des instruments que je pratique, que je possède, ou avec lesquels j'ai une certaine proximité. L'intérêt s'en trouve en partie limité (il est assumé de ne pas tout connaître !) mais persiste dans un classement original et des regroupements fonctionnels, sans parler d'une possible originalité (certains exemples sont peu connus) ou d'une certaine expertise (dans quelques cas)
Les instruments « pour les Nuls »
Il s'agit d'instruments en général traditionnels et populaires qui ne se sont pas inscrits dans une démarche d'intégration avec d'autres au sein d'orchestres et sont restés dans un fonctionnement lié à la culture dont ils sont issus. Souvent joués en solo ou en accompagnement du chant, fréquemment limités au niveau harmonique (instruments parfois modaux par nature comme la cornemuse), ils ont en général une logique d'apprentissage spécifique qui les rend faciles d'accès pour ceux qui n'ont aucune notion de pratique instrumentale, et infiniment plus difficiles pour les vrais musiciens qui voient en permanence la logique de ce qu'ils croient savoir battue en brèche.
On citera en premier lieu le banjo 5-cordes utilisé dans les techniques « old-time » et clawhammer, l'accordéon diatonique dans ses différentes variantes (traditionnel, cajun, marin…) la vielle à roue, le dulcimer (ou l'épinette des Vosges), la guimbarde,
Et on leur rattachera des instruments non modaux mais à vocation simple et populaire comme le ukulele, l'ocarina, le melodica, l'harmonica, la flûte à bec, l'autoharpe…
Tous ont en commun un prix modique, une grande simplicité d'apprentissage, une culture spécifique. Les instruments modaux, parmi eux, seront en général limités à leur culture propre, par nature, tandis que les instruments non-modaux permettront d'accéder à d'autres genres, parfois au prix de certaines difficultés.
Pour les réfractaires : « jouer de l'électrophone » !
…selon la formule ancienne (Charles Trenet) …mais pas n'importe comment ! La frontière est claire : d'un côté les nuances, de l'autre la puissance, d'un côté l'émotion, de l'autre la sensation, d'un côté l'écoute, de l'autre la vision (le son n'étant accepté que comme faire-valoir). Il faut choisir son camp !
Arbitrairement, on définira que la musique au sens qu'on lui donne ici (et on le répète : majoritairement dans le monde réel, mais minoritairement, il est vrai, dans le monde de l'argent) correspond aux premières de ces alternatives (en caractères gras).
Pour cela (et pour la diffusion de musique enregistrée), on oubliera le concept de hifi (qui est une sorte de club d'esthètes préférant la bouteille au contenu, le son à la musique…) et on s'intéressera à des dispositifs d'écoute qui privilégieront la qualité audio, une puissance suffisante, et qui prennent en compte quelques éléments de spatialisation, à l'ère de la musique dématérialisée.
Il s'agit d'instruments en général traditionnels et populaires qui ne se sont pas inscrits dans une démarche d'intégration avec d'autres au sein d'orchestres et sont restés dans un fonctionnement lié à la culture dont ils sont issus. Souvent joués en solo ou en accompagnement du chant, fréquemment limités au niveau harmonique (instruments parfois modaux par nature comme la cornemuse), ils ont en général une logique d'apprentissage spécifique qui les rend faciles d'accès pour ceux qui n'ont aucune notion de pratique instrumentale, et infiniment plus difficiles pour les vrais musiciens qui voient en permanence la logique de ce qu'ils croient savoir battue en brèche.


Tous ont en commun un prix modique, une grande simplicité d'apprentissage, une culture spécifique. Les instruments modaux, parmi eux, seront en général limités à leur culture propre, par nature, tandis que les instruments non-modaux permettront d'accéder à d'autres genres, parfois au prix de certaines difficultés.
Pour les réfractaires : « jouer de l'électrophone » !
…selon la formule ancienne (Charles Trenet) …mais pas n'importe comment ! La frontière est claire : d'un côté les nuances, de l'autre la puissance, d'un côté l'émotion, de l'autre la sensation, d'un côté l'écoute, de l'autre la vision (le son n'étant accepté que comme faire-valoir). Il faut choisir son camp !
Arbitrairement, on définira que la musique au sens qu'on lui donne ici (et on le répète : majoritairement dans le monde réel, mais minoritairement, il est vrai, dans le monde de l'argent) correspond aux premières de ces alternatives (en caractères gras).

À cause des difficultés à fournir une représentation spatiale convenable du son, on rangera provisoirement les casques d'écoute (tous modèles confondus) au magasin des accessoires, très utiles par ailleurs pour effectuer des travaux de précision (relevés, prises de son, certains aspects du mixage) mais incapables d'assurer convenablement la restitution du son enregistré (et de la musique !). Actuellement le choix peut se faire entre des enceintes amplifiées stéréo (126 références ici, il y en a tous les prix et pour toutes les utilisations) également appelées moniteurs de studio, utilisées initialement par les professionnels en écoutes de proximité, mais utilisables tout autant par les particuliers pour bien entendre… et des systèmes utilisant un caisson de graves et des enceintes satellites, 2+1 ou 5+1 (multicanal : ici une étude sur le sujet et ici un grand nombre de références), ces dernières offrant une qualité supérieure en matière de positionnement du signal pour peu que la source le permette (les enregistrements musicaux en 5.1 sont encore trop rares, qu'il s'agisse de SACD ou de DVD vidéos, mais il faut remarquer que la BBC, outre-manche, diffuse ses concerts en multicanal et que Radio-France étudie la question à défaut la mettre en application (la Radio Numérique Terrestre n'est encore qu'un projet).
Il faut aussi citer, et pas « pour mémoire » car il s'agit très certainement de solutions d'avenir dans ce domaine, l'existence de tentatives de barres de son utilisant la technologie du front d'ondes sonores (WFS = Wave Field Synthesis) illustré ici dont l'école Louis Lumière a mis en ligne la théorie en français. S'agissant (pour cet exemple précis) d'une marque prestigieuse aussi bien en recherche théorique qu'en matériel audio-pro et grand public, c'est certainement une innovation à surveiller.
Le prix des instruments
La plupart des instruments de musique nécessitant un travail de lutherie coûtent cher.
C'est à relativiser par rapport aux investissements qu'on consent dans des tas d'autres domaines, incluant éphémères (vacances à l'étranger etc.), ou d'obsolescence rapide (perdant leur valeur dès le lendemain de l'achat alors qu'un instrument de musique, fait pour durer des dizaines d'années et au-delà, garde sa valeur très longtemps), ou ayant un coût de fonctionnement élevé (un instrument ne consomme rien !).
Mais c'est une réalité à considérer, l'achat étant en général préalable à l'apprentissage et à l'utilisation, et la notion d'instrument d'étude ne pouvant descendre en-dessous de certaines limites.
On peut en donner des exemples pour divers instruments
de l'orchestre symphonique : trompette, basson, clarinette, hautbois, violoncelle (liens très variés, non promotionnels)
…sans parler des problèmes de transport (poids, encombrement), voire d'étude (insonorisation ?) posés par les timbales, les soubassophones, la contrebasse, le vibraphone etc. ou de la grande fragilité de l'Armonica de verre (instrument au son incroyable et irréel)
Face à cette limite du prix, on ne peut que conseiller de bien s'imprégner préalablement de la culture (du genre musical) associée à l'instrument, de prendre contact avec des instrumentistes, des associations, et de prendre le temps de la réflexion. Il faut qu'il s'agisse d'un coup de cœur impérieux; La musique et plus encore la pratique d'un instrument n'a rien à voir avec un loisir moderne, éphémère ou superficiel.
Pour certains ce n'est même pas un loisir, c'est un besoin. Infiniment respectable, mais la route est longue et difficile !
C'est l'histoire (vécue) du bassiste et chanteur d'un groupe français minimaliste, partant au Japon pour disputer la finale d'un concours de rock, et expliquant à l'hôtesse au moment d'enregistrer les bagages qu'il souhaitait garder son instrument avec lui en cabine, malgré le règlement, en arborant un sourire gêné désarmant : « c'est-à-dire… comprenez-moi… c'est tout ce que j'ai ! » affichant dans des vêtements qu'il semblait s'être confectionné lui-même un dénuement et une dévotion à son art que n'aurait pas désavoué un moine tibétain ! Respect à Fred de « Blessed Virgins » (1987)… allez on ajoute sa version de Memphis Tennessee (et l'historique du groupe)… (il faudra trouver le moyen de raconter l'ambiance surréaliste qu'ils avaient déclenchée au Budokan à Tokyo en cet hiver 86 : dans une autre page ?).
Il faut aussi citer, et pas « pour mémoire » car il s'agit très certainement de solutions d'avenir dans ce domaine, l'existence de tentatives de barres de son utilisant la technologie du front d'ondes sonores (WFS = Wave Field Synthesis) illustré ici dont l'école Louis Lumière a mis en ligne la théorie en français. S'agissant (pour cet exemple précis) d'une marque prestigieuse aussi bien en recherche théorique qu'en matériel audio-pro et grand public, c'est certainement une innovation à surveiller.
Le prix des instruments
La plupart des instruments de musique nécessitant un travail de lutherie coûtent cher.


On peut en donner des exemples pour divers instruments

…sans parler des problèmes de transport (poids, encombrement), voire d'étude (insonorisation ?) posés par les timbales, les soubassophones, la contrebasse, le vibraphone etc. ou de la grande fragilité de l'Armonica de verre (instrument au son incroyable et irréel)

Pour certains ce n'est même pas un loisir, c'est un besoin. Infiniment respectable, mais la route est longue et difficile !
C'est l'histoire (vécue) du bassiste et chanteur d'un groupe français minimaliste, partant au Japon pour disputer la finale d'un concours de rock, et expliquant à l'hôtesse au moment d'enregistrer les bagages qu'il souhaitait garder son instrument avec lui en cabine, malgré le règlement, en arborant un sourire gêné désarmant : « c'est-à-dire… comprenez-moi… c'est tout ce que j'ai ! » affichant dans des vêtements qu'il semblait s'être confectionné lui-même un dénuement et une dévotion à son art que n'aurait pas désavoué un moine tibétain ! Respect à Fred de « Blessed Virgins » (1987)… allez on ajoute sa version de Memphis Tennessee (et l'historique du groupe)… (il faudra trouver le moyen de raconter l'ambiance surréaliste qu'ils avaient déclenchée au Budokan à Tokyo en cet hiver 86 : dans une autre page ?).
L’instrument « irremplaçable »
Pour rester dans l'histoire de la basse électrique, est sans sous-estimer toute la valeur d'un Stradivarius ou des guitares de Stevie Ray Vaughan (qui portaient chacune un petit nom : First Wife, Lenny, Scotch, Charley, Yellow, Butter), on choisira de s'attarder sur la basse originale défrettée de Jaco Pastorius : la légendaire Bass of Doom. On l'écoute en jouer ci-dessous dans le morceau du groupe Weather Report qui a marqué l'histoire de cet instrument et de la musique : Birdland (à la ré-écoute de cette version en concert public : quel boulot il abat ! Sans mésestimer les indiscutables qualités de Joe Zawinul et Wayne Shorter !)
On ne peut que vous souhaiter, au bout de cette démarche, d'avoir avec chacun de vos instruments une relation personnelle et privilégiée. Un instrument de musique, même modeste, même pour débutant, n'est pas un outil. C'est un compagnon.
Certains n'hésitent d'ailleurs pas à avoir avec lui des relations particulières : alimentaires (on reparlera de cet extrait dans la page sur l'informatique musicale) …voire charnelles !
En lien entre le paragraphe précédent et le suivant, ce superbe document vidéo permet d'entendre Yehudi Menuhin parler de la relation entre le musicien et son instrument, et également Jordi Savall parler de la viole de gambe, avec différents exemples musicaux permettant de la voir en action à côté d'un luth ou d'un théorbe, et aussi de découvrir sa lutherie voire le contexte socio-politique dans lequel elle s'est positionnée historiquement vis-à-vis du violon.
Les instruments pour les furieux
Certains instruments sont des cumulards : coût élevé voire astronomique, difficulté d'accès (rareté, culture spécifique et lointaine), complexité technique (apprentissage et mise en œuvre, accordage...), problèmes de maintenance ou de transport (parfois impossible comme pour les sonneurs de cloches ou les organistes), cumulant parfois ces caractéristiques dans le cas d'un grand nombre d'instruments non occidentaux : sitar ou vînâ indienne, kora africaine, koto japonais, sheng chinois ou khên du Laos
(que Boris Vian orthographiait Khôn, indiquant que ce n'était pas toujours ce que l'on croyait, et qui reste une danse thaïlandaise), quanûn du moyen-orient (ouille, le chapitre sur son accord !), Oud (quoique ce ne soit pas le pire !), doudouk arménien, Théorbe romain… la liste complète serait immense.
Et qu'on ne s'y trompe pas ! Certains de ces instruments sont parmi les plus anciens du monde : plusieurs milliers d'années pour le sheng, les plus prestigieux (le duduk a été inscrit en 2005 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité), et parfois les plus utilisés en nombre de pratiquants au monde comme dans le cas du ney persan, et des flûtes en bambou qui peuvent lui être assimilées, disséminées depuis 5000 ans sous diverses formes sur l'ensemble de la planète.
Isolons quelques cas d'espèce, plus proches et malgré tout plus accessibles (parmi ces instruments difficiles d'accès) :
Le bandonéon, l'expressivité à double clavier
La page wikipédia qui lui est dédiée est bien détaillée et donne l'essentiel des informations nécessaires à son sujet. Que dire de plus ? D'abord qu'il ne doit pas être confondu avec le concertina (dont il est issu) ni avec l'accordéon diatonique, ni avec l'accordéon chromatique. Bien que pour ce dernier, du moins dans sa version à basses chromatiques, leurs répertoires puissent être superposables, le bandonéon se caractérise par un jeu en position assise, l'instrument posé sur les genoux (ou sur un genou, debout, le pied sur un tabouret), les mains étant sanglées de manière serrée. Sa construction lui donne un timbre spécifique qu'on ne confond pas avec ses cousins.
Son aspect « furieux » est lié à ses caractéristiques propres : deux claviers en arc de cercle à touches très rapprochées avec un doigté spécifique, offrant de larges possibilités d'accords complexes, les deux claviers étant chromatiques, ce qui permet une polyphonie riche et étendue que n'offrent pas les accordéons à basses composées, et une action plus brutale et directe sur le soufflet, un peu analogue à celle mise en œuvre par l'accordéon diatonique, liée aux sangles et à la position de jeu, qui lui donnent un impact rythmique très fort (là où la nature de l'accordéon chromatique le rend plus délié).
Le bandonéon est l'instrument emblématique du tango argentin, dont le Cuarteto Cedron (ici en studio en 2011) a été un des emblèmes historiques et qui a été amené à un niveau d'excellence en termes de composition par Astor Piazzola (Libertango, vers 1990) en l'intégrant dans des formations de grand orchestre. La sophistication du répertoire participe donc aussi à son caractère diabolique : l'écriture pour bandonéon est désormais, par essence, complexe. L'instrument (et son répertoire) s'est étendu au jazz moderne, entre autres via Richard Galliano (qui reprend ici Libertango d'Astor Piazzola, mais à l'accordéon, après avoir déplacé le bandonéon qu'il utilisait dans le morceau précédent). Et il n'est pas anodin qu'il choisisse le bandonéon, par contre, dans cet extrait pour interpréter l'Aria de la suite en ré de J.S. Bach !
La guitare, instrument « impossible »
Clairement, la guitare classique (donc non amplifiée) est le seul instrument de musique pour lequel il faille tendre l'oreille (et distribuer des pastilles pour la toux !) dans une salle de concert. Tous les autres, sans exception, ont un volume sonore suffisant pour se faire entendre, y compris au sein d'un orchestre symphonique. Incluant le triangle, ainsi que d'autres instruments à cordes pincées comme la mandoline (grâce à son timbre, qui vient se placer dans des espaces vides qui permettent de l'identifier sans peine).
La guitare est vraiment un instrument intimiste qui n'a dû sa carrière qu'aux progrès de l'électrification et de l'amplification, jusqu'à atteindre par ce biais, des qualités expressives spécifiques tout à fait exceptionnelles (du blues électrique de Chicago aux développements ultimes en termes d'expression d'un Jimi Hendrix) mais qui dépendent principalement du dispositif d'amplification et de la manière d'en « jouer » (sustain, saturation, Larsen…) ce qui fait de la guitare électrique un instrument à part entière, sans lien direct avec la guitare classique. Il faut aussi admettre que la gestuelle qui lui est associée représente aussi souvent un obstacle à la musique (mais une ouverture sur une autre forme artistique : la présence en scène… avec son avatar le plus ridicule : l'air-guitar).
Difficulté supplémentaire : les bruits et vibrations parasites. La guitare acoustique est l'instrument par excellence des bruits indésirables (frottements sur les cordes etc.) à telle enseigne que dans le meilleur des cas, l'interprète donne seulement l'impression de jouer « propre ». Même dans le répertoire sud-américain du début du XXe siècle que nous affectionnons (et qui a sa personnalité et son originalité et met particulièrement en valeur cet instrument !), le niveau de difficulté technique est sans rapport avec le résultat obtenu. Deux exemple (valse vénézuélienne n°3 d'Antonio Lauro et La Catedral d'Augustin Barrios interprétés par deux très jeunes musiciens, choisis volontairement pour apprécier ce problème (écoutez la Catedral jusqu'au bout, le troisième mouvement - à partir de 4:36 - est sublime !). Bref, vous aurez été prévenu, la guitare c'est l'enfer !
Remarquez que certains n'hésitent pas à augmenter encore la difficulté, comme dans cet extrait choisi non pas pour la prouesse technique (il y en a plein d'exemples sur le net) mais pour le bon esprit d'un exercice de style proposé par deux professeurs de guitare à l'occasion d'un concert de fin d'année d'une école de musique brésilienne, et qui n'était pas destiné à être enregistré (capturé par un élève dans le public).
L'informatique musicale
Si le but de ce site est de démocratiser autant que possible tous les domaines de la connaissance pour permettre à un maximum de gens de s'autoriser des explorations, un accès, des ambitions qui, auparavant, leur étaient annoncées comme impossibles, l'avènement de l'informatique musicale grand public constitue certainement pour eux un des atouts majeurs en la matière.
Et bien que le standard MIDI soit, petit à petit, renvoyé aux espaces théoriques (dont les financiers estiment qu'il n'aurait jamais dû sortir !), son adoption, en 1983 par un grand nombre de constructeurs d'instruments de musique a certainement marqué le début d'une évolution désormais irréversible. On reviendra dans la page qui lui est dédiée sur les aspects « politiques » de cet accident historique dont il est peu probable qu'il se reproduise jamais.
L'informatique musicale peut être considérée sous trois angles pour le néophyte et le vulgus pecum curieux de découverte :
1/ Des possibilités créatrices via la mise à disposition de moyens techniques colossaux à très peu de frais, avec le matériel grand public le plus standard. On peut désormais convoquer chez soi, chaque fois qu'on veut, un orchestre symphonique, avec toutes les compétences d'un chef d'orchestre, d'un compositeur et d'un orchestrateur, on a la possibilité d'enregistrer, de modifier, de réécouter, de reprendre, de recaler les saisies, d'effectuer des opérations de transposition, d'extraction logique, d'imprimer les partitions du résultat fini. Pour un compositeur, cette nouvelle donne est tout simplement fabuleuse !
2/ Des possibilités éducatives : disposer d'un répétiteur à demeure pour vous accompagner et vous permettre d'étudier vos morceaux, d'enregistrer votre voix et de la rendre juste et belle (!), la possibilité de disposer de cours en ligne, dispensés par vos musiciens préférées… de pratiquer ou d'étudier un certain nombre d'instruments… L'informatique musicale est aussi largement utilisée par les professeurs pour animer leurs cours...
3/ Des possibilités ludiques : non seulement les ouvertures sur l'extérieur permises par l'internet offrent un champ d'exploration audio très large (pour peu qu'on le souhaite : achats de musique en ligne, abonnement aux podcasts les plus spécialisés, écoute de radios en ligne lointaines), non seulement les programmes de divertissement musicaux sont désormais très nombreux (que ce soit sur tablettes, smartphones ou ordinateurs), mais surtout l'ordinateur peut désormais remplacer certains dispositifs physiques : disc-jockeys par exemple, et il peut aussi fabriquer à partir de briques élémentaires, les musiques automatiques les plus triviales en un instant, avec un réalisme et une qualité sonore confondants. Mettant en évidence au passage toute l'escroquerie sous-jacente à la fabrication des « tubes » dont on nous abreuve, et du caractère artificiel et hors du monde réel des supposées vedettes qui leur sont associées.
Toutes ces activités qui étaient autrefois réservées à une élite fortunée ou chanceuse sont désormais quasiment à la disposition de tous. Cette démocratisation produit une masse énorme de réalisations musicalement médiocres et sans intérêt, ne flattant que l'ego des mythomanes qui s'en attribuent la paternité et escroquant éventuellement leurs « fans », mais permet aussi aux authentiques passionnés de musique de poursuivre leur démarche jusqu'au bout sans être limités par les contraintes financières (hors temps consacré). La page dédiée à cette discipline va tenter de vous en donner quelques clés.



Isolons quelques cas d'espèce, plus proches et malgré tout plus accessibles (parmi ces instruments difficiles d'accès) :
Le bandonéon, l'expressivité à double clavier

Son aspect « furieux » est lié à ses caractéristiques propres : deux claviers en arc de cercle à touches très rapprochées avec un doigté spécifique, offrant de larges possibilités d'accords complexes, les deux claviers étant chromatiques, ce qui permet une polyphonie riche et étendue que n'offrent pas les accordéons à basses composées, et une action plus brutale et directe sur le soufflet, un peu analogue à celle mise en œuvre par l'accordéon diatonique, liée aux sangles et à la position de jeu, qui lui donnent un impact rythmique très fort (là où la nature de l'accordéon chromatique le rend plus délié).
Le bandonéon est l'instrument emblématique du tango argentin, dont le Cuarteto Cedron (ici en studio en 2011) a été un des emblèmes historiques et qui a été amené à un niveau d'excellence en termes de composition par Astor Piazzola (Libertango, vers 1990) en l'intégrant dans des formations de grand orchestre. La sophistication du répertoire participe donc aussi à son caractère diabolique : l'écriture pour bandonéon est désormais, par essence, complexe. L'instrument (et son répertoire) s'est étendu au jazz moderne, entre autres via Richard Galliano (qui reprend ici Libertango d'Astor Piazzola, mais à l'accordéon, après avoir déplacé le bandonéon qu'il utilisait dans le morceau précédent). Et il n'est pas anodin qu'il choisisse le bandonéon, par contre, dans cet extrait pour interpréter l'Aria de la suite en ré de J.S. Bach !
La guitare, instrument « impossible »

La guitare est vraiment un instrument intimiste qui n'a dû sa carrière qu'aux progrès de l'électrification et de l'amplification, jusqu'à atteindre par ce biais, des qualités expressives spécifiques tout à fait exceptionnelles (du blues électrique de Chicago aux développements ultimes en termes d'expression d'un Jimi Hendrix) mais qui dépendent principalement du dispositif d'amplification et de la manière d'en « jouer » (sustain, saturation, Larsen…) ce qui fait de la guitare électrique un instrument à part entière, sans lien direct avec la guitare classique. Il faut aussi admettre que la gestuelle qui lui est associée représente aussi souvent un obstacle à la musique (mais une ouverture sur une autre forme artistique : la présence en scène… avec son avatar le plus ridicule : l'air-guitar).
Difficulté supplémentaire : les bruits et vibrations parasites. La guitare acoustique est l'instrument par excellence des bruits indésirables (frottements sur les cordes etc.) à telle enseigne que dans le meilleur des cas, l'interprète donne seulement l'impression de jouer « propre ». Même dans le répertoire sud-américain du début du XXe siècle que nous affectionnons (et qui a sa personnalité et son originalité et met particulièrement en valeur cet instrument !), le niveau de difficulté technique est sans rapport avec le résultat obtenu. Deux exemple (valse vénézuélienne n°3 d'Antonio Lauro et La Catedral d'Augustin Barrios interprétés par deux très jeunes musiciens, choisis volontairement pour apprécier ce problème (écoutez la Catedral jusqu'au bout, le troisième mouvement - à partir de 4:36 - est sublime !). Bref, vous aurez été prévenu, la guitare c'est l'enfer !
Remarquez que certains n'hésitent pas à augmenter encore la difficulté, comme dans cet extrait choisi non pas pour la prouesse technique (il y en a plein d'exemples sur le net) mais pour le bon esprit d'un exercice de style proposé par deux professeurs de guitare à l'occasion d'un concert de fin d'année d'une école de musique brésilienne, et qui n'était pas destiné à être enregistré (capturé par un élève dans le public).
L'informatique musicale
Si le but de ce site est de démocratiser autant que possible tous les domaines de la connaissance pour permettre à un maximum de gens de s'autoriser des explorations, un accès, des ambitions qui, auparavant, leur étaient annoncées comme impossibles, l'avènement de l'informatique musicale grand public constitue certainement pour eux un des atouts majeurs en la matière.
Et bien que le standard MIDI soit, petit à petit, renvoyé aux espaces théoriques (dont les financiers estiment qu'il n'aurait jamais dû sortir !), son adoption, en 1983 par un grand nombre de constructeurs d'instruments de musique a certainement marqué le début d'une évolution désormais irréversible. On reviendra dans la page qui lui est dédiée sur les aspects « politiques » de cet accident historique dont il est peu probable qu'il se reproduise jamais.
L'informatique musicale peut être considérée sous trois angles pour le néophyte et le vulgus pecum curieux de découverte :
1/ Des possibilités créatrices via la mise à disposition de moyens techniques colossaux à très peu de frais, avec le matériel grand public le plus standard. On peut désormais convoquer chez soi, chaque fois qu'on veut, un orchestre symphonique, avec toutes les compétences d'un chef d'orchestre, d'un compositeur et d'un orchestrateur, on a la possibilité d'enregistrer, de modifier, de réécouter, de reprendre, de recaler les saisies, d'effectuer des opérations de transposition, d'extraction logique, d'imprimer les partitions du résultat fini. Pour un compositeur, cette nouvelle donne est tout simplement fabuleuse !
2/ Des possibilités éducatives : disposer d'un répétiteur à demeure pour vous accompagner et vous permettre d'étudier vos morceaux, d'enregistrer votre voix et de la rendre juste et belle (!), la possibilité de disposer de cours en ligne, dispensés par vos musiciens préférées… de pratiquer ou d'étudier un certain nombre d'instruments… L'informatique musicale est aussi largement utilisée par les professeurs pour animer leurs cours...
3/ Des possibilités ludiques : non seulement les ouvertures sur l'extérieur permises par l'internet offrent un champ d'exploration audio très large (pour peu qu'on le souhaite : achats de musique en ligne, abonnement aux podcasts les plus spécialisés, écoute de radios en ligne lointaines), non seulement les programmes de divertissement musicaux sont désormais très nombreux (que ce soit sur tablettes, smartphones ou ordinateurs), mais surtout l'ordinateur peut désormais remplacer certains dispositifs physiques : disc-jockeys par exemple, et il peut aussi fabriquer à partir de briques élémentaires, les musiques automatiques les plus triviales en un instant, avec un réalisme et une qualité sonore confondants. Mettant en évidence au passage toute l'escroquerie sous-jacente à la fabrication des « tubes » dont on nous abreuve, et du caractère artificiel et hors du monde réel des supposées vedettes qui leur sont associées.
Toutes ces activités qui étaient autrefois réservées à une élite fortunée ou chanceuse sont désormais quasiment à la disposition de tous. Cette démocratisation produit une masse énorme de réalisations musicalement médiocres et sans intérêt, ne flattant que l'ego des mythomanes qui s'en attribuent la paternité et escroquant éventuellement leurs « fans », mais permet aussi aux authentiques passionnés de musique de poursuivre leur démarche jusqu'au bout sans être limités par les contraintes financières (hors temps consacré). La page dédiée à cette discipline va tenter de vous en donner quelques clés.
